mardi 19 juin 2018

Ornithologie en Terre Adélie par Delphine Ménard

Comme prévu, je vais cette fois-ci vous présenter une collègue ornithologue.

C’est donc Delphine Ménard qui s’occupe plus particulièrement des manchots Adélie et Empereurs à DDU. Elle est arrivée bien avant moi sur la base et était dans les premières de R0 étant venue en avion. Comment fait-on pour être ornithologue en Antarctique ?


Déjà, je pense que c’est une question de passion et c’est ce que j’ai ressenti le plus durant notre échange. Avant d’arriver ici, Delphine a fait une prépa puis une licence en écologie. Par la suite elle eut envie de prendre une année pour voyager et est parti en 

Nouvelle-Zélande. C’est durant sa première année de master à Rennes qu’elle a découvert l’Antarctique et les recherches qui sont menées là-bas.
Par ses stages dans le laboratoire de Chizé, lors de ses recherches sur les moineaux, elle a pu échanger avec des scientifiques sur la Terre Adélie. Elle s’est renseignée et a bossé à fond pour venir ici.
Par la suite, elle a refait des stages afin d'avoir plus de compétences, car en effet les scientifiques doivent être capables d'accomplir plusieurs tâches sur le terrain. C’est enfin en Mai 2017 qu’elle envoie sa candidature pour DDU. Coachée par sa famille, elle réussit à passer les examens. 
Pour cet entretien d’embauche les ornitho passent devant un jury de scientifiques et enfin d'être recruter: il faut avoir voyagé, aimer vivre en communauté, être travailleur et avoir de l’expérience sur terrain.

Manchots Adélies:

Cet été, le travail de Delphine était axé sur les manchots Adélies et la colonie d’Antavia. C’est une colonie très surveillée, le but est de récolter un maximum d'information sur la colonie afin d'analyser le développement des populations dans leur environnement. 
Qui sont-ils? A quelle fréquence reviennent-ils? Avec qui se reproduisent-ils? Quel est leur taux de reproduction?… Il faut savoir que plus les recherches sont longues et plus les données sont précises.
Il y a environ 2/3 de transponder (transponder veut dire pucer), avec un numéro unique qui permet de les identifier à vie. Cette année, à Antavia il y a eu environ 250 couples avec un taux de reproduction de moins de 25%, ce qui n'est pas une bonne année pour les manchots Adélies. 

Manchots Empereurs: L’hiver, elle travaille sur les manchots Empereurs. Globalement c’est les mêmes méthodes afin de connaître la population. Mais elle étudie surtout "l’acoustique" car c'est par le son qu'ils communiquent et se reconnaissent entre eux. 

La question scientifique est: Comment arrivent-ils à se reconnaître et est-ce que les chants veulent dire autre chose ? 
Il faut savoir qu’il y a des chants différents entre les femelles et les mâles. Ils arrivent à émettre 2 sons en même temps. Ils ont donc une bonne mémoire auditive. 
Les mâles jeûnent pendant 115 jours en comptant la période de pariade. En réalité, ils couvent pendant 75 jours environ pendant que les femelles vont chercher à manger en mer. Cette année, on compte environ 8500 manchots Empereurs sur la base (certains sont transponder)

Au final, toutes ces recherches repartent dans son laboratoire en métropole afin qu’elles soient étudiées.


Son but par la suite, elle ne le sait pas mais tout au moins elle souhaite continuer à travailler avec ses convictions et ses valeurs dans le futur.


Merci à Delphine pour m’avoir partagé son expérience et pris du temps pour mon article.




Arrivée des Manchots 

Couple d'Empereur

Couple d'Empereur 2

Delphine au milieu de la Manchotière en train de faire de l'acoustique

Delphine avec un Manchot Adélie

Delphine quand elle est sur le terrain 
Un empereur à l'écoute

Un Manchot Adélie et ses petits 

Un petit curieu

Zoom sur la colonie

En manip

En observation

Manchots Empereurs qui sortent de l'eau

Paysage vers la colonie de Manchots Empereurs 

Paysage

Un Empereur à l'écoute 2



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